Petite entorse aux habitudes sur Vive le sport, car cette semaine nous n’allons pas suivre le choix de Canal+ en vous proposant un résumé et une analyse détaillée du match de dimanche soir (Montpellier-Caen) mais plutôt choisir l’affiche qui selon nous a le plus d’intérêt et qui constitue à nos yeux le véritable « choc » de la journée. C’est pourquoi notre choix s’est logiquement porté sur cet OL-LOSC décisif à tous les niveaux.
L’OL n’a plus le choix
Lyon est à un tournant décisif de sa saison. Après l’élimination calamiteuse face à l’APOEL Nicosie en Ligue des champions, les lyonnais restaient avant le match sur une série non moins mauvaise de 5 matchs sans victoire en championnat (dernière victoire face à Dijon lors de la 21e journée). Rémi Garde enregistrait le retour de Lovren, pas totalement rétabli mais quand on n’a pas le choix…
Quelques modifications dans la composition mais surtout dans la tactique de départ des gones. Exit le 4-3-3 habituel et bonjour un 4-4-2 plus académique. Lloris toujours là pour garder les cages, Dabo pour remplacer Cissokho, indisponible. Lovren fait son grand retour et pousse Koné, trop fébrile à Nicosie, sur le banc. Cris et Reveillère complétant la ligne défensive.
Grand changements au milieu donc, puisque Grenier et Gonalons jouent au centre, Kallstrom est décalé sur le côté gauche et Bastos change d’aile en allant jouer à droite. Enfin Lisandro et Lacazette sont titulaires en attaque.
Lille doit reprendre confiance
Chez les lillois tout n’est pas rose non plus. Encore fautifs lors du match nul face à Auxerre, les dogues se devaient de rapporter au moins 1 point de Gerland sous peine de voir les poursuivants multiples (Toulouse, Saint Etienne, Rennes et l’adversaire du soir, Lyon) revenir très près de cette troisième place synonyme de C1, et d’un avenir financier plus serein.
Rudi Garcia ne fait pas de grands changements dans sa composition. Landreau, d’abord incertain tient finalement sa place. Cetto, suspendu, contraint l’entraineur lillois de titulariser Béria aux côté de Chedjou au centre, laissant le côté gauche au très prometteur Lucas Digne, Debuchy occupant comme d’habitude son couloir droit. Le reste de la composition d’équipe reste dans le classique: le trio Mavuba-Pedretti-Balmont au milieu, Hazard et Cole sur les ailes et Roux en pointe. Sur le banc Tulio De Melo revient petit à petit, Rozenhal paye ses nombreuses bourdes, quant à Payet il n’a toujours pas la confiance du staff nordiste.
Un match à l’européenne
Le public lyonnais n’est pas trop véhément à l’égard de son équipe concernant la déroute européenne, insistant même avec une banderole en soutient à Rémi Garde: les choses sont claires, ce sont les joueurs les premiers responsables.
Il y a donc beaucoup de chose à se faire pardonner côté gones, et l’agressivité (dans le bon sens) lilloise de début de match ne rassure pas les supporters lyonnais. Lyon prend difficilement ses marques et laisse passer l’orage.
La belle intensité du début de match ne s’essouffle pas, et dès la 12e minute Dabo grille Debuchy pour centrer sur la tête de Lacazette seul au milieu de la surface. La révélation lyonnaise ne se fait pas prier et trompe Landreau d’un coup de tête rageur. Voilà Gerland et le staff lyonnais rassuré, Lyon n’est pas mort.
De son côté Lille a du mal à réagir. Beaucoup d’imprécisions technique, et surtout le milieu lyonnais est très présent et ne laisse rien passer, Grenier se porte bien vers l’avant, Gonalons est précieux défensivement et dans la liaison avec l’attaque, alors que Kallstrom produit beaucoup d’efforts tant sur son côté gauche que dans l’entre jeu.
Les lillois ne sont pas largués mais L’OL a de la réussite: Après une drôle de scène d’explication verbale entre Bastos, Grenier et Lacazette, le brésilien remet de la tête pour le jeune espoir, qui met la balle en retrait pour Lisandro aux 16 mètres. L’argentin enroule sa frappe du plat du pied et trompe Landreau pour offrir 2 buts d’avance aux lyonnais.
Chedjou relance le match
Lille ne démérite pas et continue de tenter. Cela s’avèrera payant juste avant la pause. Pedretti frappe un corner que Chedjou vient couper au premier poteau. Lloris touche le ballon mais ne peut l’empêcher de franchir la ligne. 3 buts en une mi-temps et voilà le match totalement relancé.
La pause est sifflée et les murs du vestiaire lillois ont tremblé selon des témoins, Rudi Garcia demandant plus d’envie et de sérieux.
Cela aura son petit effet, puisque on verra une formation losciste transformée et bien plus offensive. A peine 2 minutes après le retour des vestiaires, Lloris sauve son équipe sur un gros cafouillage dans la surface, puis 3 minutes plus tard Payet, entré à la place de Balmont à la pause, effectue un superbe retourné (non sans rappelé celui de Sow l’année dernière ici même) que Lloris stoppe parfaitement. Lille pousse et Lyon subit dans un match passionnant.
Mais les joueurs du président Aulas peuvent encore mordre, en témoigne ce missile de Bastos sur la barre à l’heure de jeu, avant que De Melo ne trouve lui aussi le montant sur un tête peu après.
Lovren voit rouge
Le tournant du match intervient à la 70e, avec l’expulsion de Lovren suite à un second carton jaune. On se dit alors que Lille ne peut qu’égaliser vu sa domination, mais il n’en sera rien. Lyon sera héroïque défensivement jusqu’à la fin, à l’image d’un Briand rentré à la place de Bastos totalement dévoué aux tâches défensives.
L’OL s’impose 2-1 et relance la dynamique. Lille n’a pas démérité et on ne peut pas dire que les lillois s’enfoncent dans une spirale négative, tant leur réaction en seconde période nous a convaincue. Le problème est que cela reste une réaction, Rudi Garcia demandant davantage d’action. Pour la réponse rendez-vous dans une semaine face au voisin Valenciennois au Stadium Nord avec un nouveau match couperet pour Mavuba et ses coéquipiers.
Les +
Lloris Mavuba
Dabo Pedretti
Kallstrom Payet
Lacazette
Lisandro
Les –
Bastos Béria
Debuchy
Cole
Roux
Ma Note du match: 14/20