Ligue 1/20e journée : on prend les mêmes…

 
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Première journée de Ligue 1 de l’année 2012 après une trêve pauvre en transferts et un tour de coupe de France riche en surprise. Allons-nous voir de grands bouleversements en cette nouvelle année ? A première vue cela semble mal parti, Paris domine logiquement Toulouse, et Montpellier prouve que la trêve lui a fait du bien après une fin d’année 2011 difficile. Décryptage de cette 20e journée.

L’effet Ancellotti ?

Nenê encore decisif face au TFC

Grande première au parc des princes pour Carlo Ancellotti. On s’attendait à des changements tactiques et à une équipe parisienne plus conquérante, contrairement à ce qu’elle a montré face à Locminé, et on a été servi. Le 4-3-2-1 de l’italien mettait Menez en position d’avant-centre à la place de Gameiro. Nêne et Pastore fournissaient les ailes, tandis que Bodmer, Jallet et Sissoko tenaient la position de milieux centraux. Enfin Maxwell était aligné d’entrée en latéral gauche et Bisevac à droite (surement le choix le plus surprenant de l’ancien coach de Chelsea).
Dans le match Toulouse a commencé à bien tenir, mais a cédé face à une équipe de la capitale bien regroupée et surtout très disciplinée tactiquement. Nêne a été très bon, et Pastore, malgré un match très moyen, retrouve le chemin des filets. En face Toulouse s’est montré une fois de plus fébrile hors du Stadium, Bulut a été transparent. Seul leur gardien Ahamada a su entretenir l’espoir. Au final pas de surprise, mais on attend de voir une réelle opposition pour pouvoir juger de l’effet Ancellotti sur le PSG.

Le système D(éfense) lyonnais

Giroud devant Gonalons, à l'image du match

L’autre choc de ce samedi soir opposait à la Mosson Montpellier à Lyon. On avait quitté les héraultais fatigués fin 2011, on les retrouve clairement revigorés en ce début d’année. Après une victoire facile face à Prix les Mezières (DH), les hommes de Louis Nicollin ont remis ça hier face à une équipe lyonnaise bricolée à la dernière minute selon les diverses absences. Rémi Garde alignait une défense

assez improbable, avec Gonalons et Umtiti, déjà en manque de sérénité face à la Duchère, Kolodzieczak à gauche et Fofana, qui est un milieu de terrain de formation, en latéral droit. Gourcuff, même pas sur la feuille de match, remplacé par Grenier (plutôt bon hier), aurait pu apporter un petit plus à cette équipe lyonnaise qui ne doit pas lâcher le duo PSG-MHSC. Raté. Hier soir Giroud a libéré la Mosson d’une très belle frappe croisée entre les jambes de Lloris. René Girard pouvait afficher la mine des bons jours en conférence de presse, son équipe devrait répondre présent en 2012.

Les autres matchs

– Caen est au bord de la crise. Selon moi la pire équipe de Ligue 1 depuis 2 mois, les normands ont de nouveau chuté à domicile après 2 revers contre Troyes et Marseille (et 7 buts encaissés). Ils n’ont désormais que le championnat et devront s’y mettre sérieusement pour éviter une relégation qui leur tend les bras. Rennes, opportuniste, reste dans la course à l’Europe.
– Saint Etienne a dû attendre la dernière minute, et un but du N°33, Kurt Zouma, pour venir à bout de Sochaux en crise depuis quelques temps. Cependant les lionceaux ont montré du répondant face aux verts. Mais un coup de tête sur corner du jeune capitaine des -19 français a replongé Sochaux dans le doute. Les joueurs de Bazdarévic doivent continuer sur leur lancée, le contenu a été encourageant.
– On en parle beaucoup ici, mais le 5-4-1 de Jean Fernandez n’est pas forcément synonyme de match fermé. Lorient, équipe réputée joueuse et offensive, a trouvé de la répartie au stade Marcel Picot. 4 buts et un match plaisant à voir. La rencontre s’est jouée à peu de chose (un pénalty oublié par Mr Cailleux en faveur des bretons) mais le score final est logique.
– Bordeaux continue son opération rachat avec succès. Rapidement devant avec 2 buts de Jussiê et Maurice Belay, les girondins ont vite montrés qu’ils n’étaient plus la même équipe des Chamackh, Gourcuff et Fernando. Valenciennes a eu de grosses occasions, et sans un Carasso décisif, Bordeaux finissait le match avec un point dans la besace. Valenciennes a payé son début de match catastrophique, mais a montré de belles choses en seconde période. L’expulsion d’Isimat Mirin a ruiné les derniers espoirs nordistes.
– Duel de promu en Bourgogne où Dijon recevait Evian. Les dijonnais terminent avec un score assez large au vu de la physionomie du match. Evian a bien joué mais Jovial a été d’un réalisme parfait (2 buts en 6 minutes pour l’attaquant dijonnais qui en est déjà à 8).

Jovial, l'arme offensive n°1 de Dijon

– Match assez faible à Brest, où les bretons recevaient Nice. Les azuréens ont eu de nombreuses occasions, mais Guié Guié puis Bahoken (65e) n’ont pas su tromper Elana. Brest, roi des nuls, a fini par trouver l’ouverture par Ben Basat. Les niçois restent reléguables à 1 point de Nancy.
– On les avait peut-être condamné un peu vite, les ajacciens. Après leur victoire face à Auxerre, les corses en sont à 6 matchs sans défaite et sont à égalité avec les autres reléguables et à 1 point de Nancy, le 17e. Le match face à Auxerre s’est joué en 1ere période. 3 buts et 3 expulsions (2 côté corse et 1 à Auxerre). Eduardo marque un but décisif pour son 1er match et Auxerre n’y arrive décidemment pas. La lutte pour le maintien s’annonce extrêmement serrée, bien plus que prévu.

On a aimé :

Nêne, les systèmes et coachs passent, le joueur reste
On a retrouvé le Giroud décisif
Kurt Zouma n’a pas encore son nom sur son maillot, mais au vu de son talent, cela ne saurait durer
Sochaux courageux qui retrouve peu à peu la forme
Le match agréable sur le synthétique de Nancy pour un match qui ne payait pas de mine.
Carasso-Trémoulinas : le cœur et la tête des girondins
On attendait beaucoup Thil à Dijon, on a découvert Brice Jovial, à coup sur la révélation de l’année avec Corgnet côté dijonnais.
On salue René Marsiglia qui s’est enfin rendu compte que Mounier est surement le meilleur niçois et qu’il méritait largement sa place de titulaire. L’ancien lyonnais a été le seul à surnager à Brest.
Ajaccio est irrésistible depuis 6 matchs, et se relance dans la course au maintien.

On a moins aimé :

Rémi Garde forcé à du bricolage pour aligner une équipe. Il y a quelques années Lyon n’avait pas ce problème de «pauvre »
Caen est une véritable passoire défensivement malgré un jeu pas mauvais du tout.
On en a peu parlé, mais Martin et Boudebouz ne tirent pas leur épingle du jeu à Sochaux. On attend beaucoup plus d’eux.
Nicolas Rainville a eu la gachette un peu facile lors d’Ajaccio-Auxerre. Sur les 3 rouges un seul est vraiment justifié. Auxerre a pris ses 2 buts à 10 contre 11, alors qu’ils ont passé 45 minutes à 10 contre 9.

Le carton rouge

Les frères Ayew vont manquer à l'OM

Cette semaine j’adresse mon carton rouge au comportement des clubs, et pas seulement français, envers leurs joueurs partis à la CAN

et leurs sélections. Certes la CAN n’a pas un calendrier logique (pourquoi la jouer tous les deux ans ? Et pourquoi en Janvier-Février ?). Ces interrogations sont légitimes, mais pas la pression mise par les clubs sur la sélection. On pense notamment à Manchester City, prêt à tout pour garder les frères Touré (Kolo et Yaya) pour le match de Cup face à United (perdu 2-3) comme si les milliardaires citizens n’avaient pas de solution de remplacement (Kolo n’est même plus titulaire, alors qu’au poste de Yaya jouent également Milner, Johnson, Barry, Hargreaves ou encore Nasri, excusez du peu !). On a également vu Didier Deschamps passablement agacé par la compétition. L’OM est privé des frères Ayew, Souleymane Diawara et Charles Kaboré (et encore, Mbia aurait pu rejoindre le Cameroun si celui-ci s’était qualifié). Pourtant quoi de plus important pour un joueur (digne de ce nom) que de représenter son pays ? On remarque ainsi des démarches telles que celles du nancéien néo-lyonnais Diakité, qui préfère signer à l’OL plutôt que d’aller représenter son pays, le Mali. On connait les quelques frasques des joueurs africains qui montrent leur « amour » du maillot national (Adebayor avec le Togo, Boateng qui prend sa retraite internationale à 24 ans, Eto’o qui organise une grève…) mais beaucoup de joueurs rêveraient de porter le maillot national ne serait-ce qu’une seule fois. Alors s’il vous plait, messieurs dirigeants, entraineurs, mais aussi joueurs eux-mêmes, respectez un peu les nations du foot, même les plus petites, et au contraire prônez cette fierté inégalée de représenter ses couleurs, ou celles de ses parents, sur la scène internationale. Le foot ne peut qu’être perdant avec de telles mentalités

Auteur: Remi

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