MMA, le meilleur des arts martiaux. Son histoire, ses règles, ses stars

 
3 Like(s)

MMA, trois lettres qui veulent dire beaucoup et qui ont été l’objet de nombreuses polémiques depuis quelques années dans l’hexagone. MMA pour Mixed Martial Art, autrement dit arts martiaux mixtes. Vu comme ça, cela semble simple, pourtant nous allons voir que l’histoire encore jeune de ce sport à la croissance la plus rapide au monde ne s’est pas construite sans embuches, loin de là.

MMA, free fight, combat libre… peu importe la désignation, elles veulent toutes dire la même chose. Dans cet article je ne vais pas revenir sur l’histoire complète du sport, mais plutôt mettre l’accent sur les éléments qui ont déclenché la popularité immense dont jouit ce sport en Amérique du Nord.
Autant vous prévenir tout de suite, enlevez vos préjugés (si vous en avez) sur ce sport avant d’aller plus loin dans votre lecture, ne voyez pas cela comme du combat de rue, une bagarre de bar ou un défouloir pour quelques allumés. Si vous souhaitez les garder, j’espère que cet article vous éclairera un peu plus sur ce sport encore trop méconnu en France et changera votre vision du combat libre.

 

Un bref historique du MMA

On peut trouver les origines du MMA dans un sport de combat portugais appelé le Vale tudo (littéralement « tout est permis » en portugais) né au Brésil dans les années 1920. Ce sport particulièrement barbare ne légifère qu’en 2 petites règles : interdiction de mettre les doigts dans les yeux et interdiction de mettre les doigts dans un orifice. Autrement dit on assistait régulièrement à de véritables boucheries.

Des débuts compliqués

En 1993, Art Davie et Rorion Gracie, un combattant de Jiu-jitsu brésilien de la mythique famille Gracie (voir plus bas), décident de créer l’Ultimate Fighting Championship. Le but étant de confronter 2 combattants aux styles de combat différents (karaté contre boxe thaïlandaise, sumo contre lutteur…). Le principe est simple : une cage en guise de ring, pas de limite de temps, pas de catégorie de poids, et presque tous les coups sont permis, à l’image du Vale Tudo. Les premiers galas de l’UFC sont organisés sous forme de tournoi, ce qui fit combattre des combattants plusieurs fois dans la même soirée. Le public sur place est conquis, il assiste à de terribles KO’s et une effusion de sang pour certains combats, ce qui est impossible de voir ailleurs. Le spectacle donné est du gout de quelques fans mais ne l’est absolument pas des politiques et associations, qui sont scandalisés et mettent la pression sur l’UFC.

L’ascension nippone

La même année, une autre organisation légendaire voit le jour, le K-1 (le « k » faisant référence aux arts martiaux que sont le kung fu, le karaté, le taekwendo et le kick boxing). Les règles sont presque similaires à l’UFC sauf que cela se déroule sur un ring et les combattants portent des gants. Autre fait important, le K-1 prend place au Japon, un pays où les arts martiaux et les sports de combats font parties intégrantes de la culture locale.

Malgré les nombreuses polémiques faisant suite à l’UFC 1, cet évènement a révolutionné le monde du combat, certains combattants maitrisent désormais plusieurs styles de combats, la distance avec l’adversaire et le contrôle du ring évoluent, les techniques de soumissions sont travaillées et retravaillées par les combattants… bref on ne se bat plus de la même manière qu’en boxe, en judo ou en kick boxing, l’UFC vient d’inventer le combat moderne.

En 1997, surfant sur le succès du combat libre, des organisateurs japonais créent le PRIDE et organisent leur 1er gala dans l’immense Tokyo Dome (55 000 places). Le PRIDE vient quant à lui de populariser et de vendre un gala de MMA comme un spectacle à part entière et grand public. Les plus grands combattants du monde se succèderont sur les rings japonais et l’organisation régalera de nombreux fans internationaux jusqu’à sa disparition en 2007.

The show must go on !

Car entre-temps l’UFC s’est adapté : fini les spectacles de foire et autre voyeurisme malsain, Dana White, ancien prof de gym et surtout coach de deux combattants devenus entre temps deux des meilleurs fighters de l’UFC (Chuck Liddell et Tito Ortiz), et la société Zuffa LLC rachètent l’UFC. White devient son président et le principal artisan du nouveau visage de l’organisation. Désormais des catégories de poids sont mises en place, le temps est limité, test anti dopage, suivi médical des combattants… Zuffa et Dana White diffusent les galas en pay-per-view, qui permet à l’organisation d’emmagasiner des recettes importantes et d’accroitre son développement de manière accrue. Des galas sont organisés partout aux Etats Unis, et même à l’étranger (Japon, Brésil, Angleterre, Canada). Zuffa créer sa propre télé-réalité sur le MMA appelé The Ultimate Fighter (la 14e saison est en cours de diffusion), sorte de star academy du MMA : de jeunes espoirs sont répartis en deux équipes coachées par des stars de l’UFC, le vainqueur du tournoi se voit offrir un contrat remis par Dana White lui-même. Les promotions des mains events (combats principaux de la soirée) sont affichées sur écran géant sur Time Square ou à Las Vegas. Des jeux vidéo ont même vu le jour dès 2002 puis à nouveau en 2009 avec UFC 2009 undisputed sur Playstation 3 (sorte de licence type FIFA qui sort désormais chaque année) et qui se vend comme des petits pains.

L’UFC voit très grand et se transforme en véritable multinationale au fil des ans. Les rachats du Pride et du WEC (World Extreme Cage fighting) d’abord puis de son concurrent Strikeforce (alors deuxième plus importante organisation nord-américaine derrière l’UFC) en fond la principale organisation de combats au monde.

Aujourd’hui un gala siglé UFC est un évènement à part entière, les places à plus de 100$ US (le minimum pour assister à un show) partent en quelques heures, les combattants sont ultra populaires et combattre dans la cage revient pour un basketteur à évoluer en NBA. Mais les places sont chères et l’échec vaut souvent la rupture du contrat, seuls les meilleurs sont bien payés et la bataille est rude. D’un sport primitif et critiqué, le MMA est devenue une pratique dont les combattants sont aujourd’hui considérés comme des gladiateurs modernes et adulés par des millions de fans (6.5 millions de fans sur la page facebook de l’UFC).

Les principales règles du MMA

Les combattants sont répartis en catégorie de poids qui dispose chacune de son champion qui possède la ceinture, comme en boxe. Les combats ont lieu dans l’octogone, sorte de cage grillagée faisant office de ring. Les matchs classiques durent 3 rounds de 5 minutes, les matchs pour le titre durent depuis peu 5 rounds de 5 minutes. En cas d’égalité, ce sont les juges qui rendent le verdict, mais il peut y avoir match nul. Les interdictions sont beaucoup plus nombreuses qu’avant (interdiction des coups à la gorge, à l’arrière de la tête, dans le dos…) et les participants ont un suivi médical très strict et bénéficie depuis quelques années d’une assurance en cas de blessure grave (ce qui, comparé à des sports comme la boxe ou le rugby, arrive rarement).

 

Les combattants, les stars du MMA

Parlons maintenant de l’essence même du MMA, ses stars.

Pour vous faire une petite idée vous pourrez cliquer sur le nom d’un combattant pour visionner ses highlights, ceci est une liste non exhaustive des plus grands combattants de MMA.

Fedor Emelianenko : fighter russe âgé de 34 ans, l’une des légendes de ce sport. Plusieurs fois champion du monde de Sambo et tête d’affiche du PRIDE, tous les fans de la planète rêvaient de le voir à l’UFC, ce qui ne s’est jamais fait au plus grand désarroi de Dana White. Doté d’une frappe très lourde et d’une bonne technique au sol, il est plus proche de la fin de sa carrière que du début. Il reste cependant l’un des plus grands.

Famile Gracie : considérés comme les créateurs du MMA moderne, à travers Roryon Gracie qui a co-fondé l’UFC. Une trentaine de membres de la famille a combattu ou combat toujours à haut niveau (pour les plus curieux une petite liste des plus célèbres : Rickson Gracie, Royce Gracie, Renzo Gracie et Roger Gracie). Une véritable dynastie de combattants.

Ken Shamrock : multiples fois champion et précurseur à l’UFC, dirigeant d’une des équipes les plus dures et les plus controversé (pour plus d’info voir l’excellent article sur le conflit entre le Lion’s Den et Tito Ortiz ici), Shamrock est avant tout l’une des première grandes star de l’UFC, doté d’un charisme et d’un caractère fort, il se contente aujourd’hui de coacher et de combats d’exhibition.

http://www.youtube.com/watch?v=Lo8KwPCBBO8

Randy Couture : chouchou des américain pour son côté patriotique, c’est aussi un lutteur de classe mondiale à la longévité exceptionnelle (son dernier combat en avril dernier à 48 ans). Il est également acteur, vous avez pu le voir dans la série The Unit ou dans le film The Expendables.

http://www.youtube.com/watch?v=Kx_TLmVWNtg

Anderson Silva : considéré actuellement comme le meilleur combattant toutes catégories confondues, surnommé the spider à cause de ses bras et jambes d’une longueur peu ordinaire. Il est l’actuel champion UFC des poids moyens.

http://www.youtube.com/watch?v=m1K6NZNVuHc

Georges St Pierre : un des rares combattants francophiles, actuel champion des poids welter.

 

Mais aussi…

Impossible de faire une liste des combattants à suivre sans écrire une encyclopédie, je vous donne des noms par catégorie, à vous de faire jouer votre curiosité :

 

Bantamweight (57 à 61kg) : Dominic Cruz, Urijah Faber et Demetrius Johnson

Featherweight (62 à 66kg) : Jose Aldo, Jonathan Brookins, Kenny Florian, Mark Hominick, Chad Mendes, Diego Nunes, Nam Phan.

Lightweight (65.7 à 70kg) : Frankie Edgar, Gray Maynard, Donald Cerrone, Nate Diaz, Evan Dunham, Clay Guida, Takanori Gomi, Gilbert Melendez, Anthony Pettis, Sean Sherk.

Welterweight (70 à 77kg) : Carlos Condit,Nick Diaz, Jon Fitch, Matt Hughes, Dong Hyun Kim, Josh Koscheck,BJ Penn, Diego Sanchez, Matt Serra, Jake Shields, Paul Daley.

Middleweight (77 à 83.9kg) : Vitor Belfort, Michael Bisping, Cung Le, Chris Leben, Demian Maia, Mark Munoz, Wanderlei Silva, Chael Sonnen, Brian Stann

Light Heavyweight (83.9 à 93kg): Jon Jones, Ryan Bader, Stephan Bonnar, Phil Davis, Rich Franklin, Forrest Griffin, Dan Henderson, Quinton Jackson, Lyoto Machida, Antonio Nogueira, Shogun Rua, Krzysztof Soszynski.

Heavyweight (93 à 120.45kg) : Cain Velasquez, Shane Carwin, Mirco Filipovic, Junior Dos Santos, Brock Lesnar, Frank Mir, Roy Nelson, Alistair Overeem, Stefan Struve, Antonio Silva, Josh Barnett, Fabricio Werdum, Serguei Kharitonov.

 

Il y a également quelques frenchies qui pratiquent le MMA. J’aurai l’occasion de parler de nos représentants dans un prochain article.

Si le MMA est encore illégal en France et trop peu connu, une chose est sure c’est que cet UFC 137 sera de nouveau une grande réussite pour la poule aux œufs d’or de Zuffa.

Auteur: Remi

Partager cet article sur :