Une finale de Coupe Davis de rêve

 
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Le Masters de Londres a clôturé hier la saison individuelle du circuit masculin, sur une nouvelle victoire de Roger Federer sur Jo-Wilfried Tsonga. On ne retrouvera aucun de ces deux joueurs dès le 2 décembre à Séville, dans le cadre de la finale de Coupe Davis. Au programme, ce sera Nadal, Del Potro, Nalbandian et Verdasco entre autres. Affiche alléchante donc, mais qui peut gagner ? Analyse.

 

L’an dernier, Serbes et Français nous avaient réservé une finale fabuleuse, même si pour les chauvins, la fête a été gâchée de par la victoire serbe. On espère donc une finale du même acabit de vendredi à dimanche en terre espagnole. Les locaux pourront marquer un peu plus leur empreinte sur l’histoire du tennis par sélection, en ajoutant pourquoi pas une 5ème couronne à leur palmarès déjà bien garni. Les Argentins, eux, peuvent devenir des vainqueurs inédits, et mettre un terme à leur malédiction et leur série de trois défaites sur trois finales disputées.

 

L’Espagne part clairement favorite. Tout d’abord puisqu’elle joue à domicile, et lorsque l’on se souvient de la pression populaire serbe à Belgrade l’an dernier, qui avait littéralement sublimer les futurs vainqueurs, notamment le dimanche, on peut légitimement avancer cette réception comme un avantage. Ensuite parce que les Ibères ont eu le privilège de choisir la surface, et se sont donc empressés de confirmer que les matchs se dérouleront sur terre battue, surface idyllique pour tout joueur espagnol qui se respecte. Enfin, parce que dans ses rangs, la «Roja» peut s’appuyer sur un phénomène en la personne de Rafael Nadal, véritable ogre sur la terre battue, et sans nul doute l’un des meilleurs, sinon le meilleur joueur de l’histoire du tennis sur cette surface.

 

Sur les rencontres de simple, l’Espagne peut donc compter sur «Rafa», intouchable ou presque sur l’ocre. Et même si le Majorquin connaît un gros coup de moins bien, à la fois physique et mental, il reste un adversaire de taille sur terre battue. Sa sélection part théoriquement avec deux points dans la besace, et n’aurait donc besoin ensuite plus que d’une seule victoire. Et cette victoire, elle pourrait la trouver avec David Ferrer, qui sort d’un excellent Masters, qui l’aura vu mettre au tapis le numéro 1 mondial Novak Djokovic, et Andy Murray, certes eux aussi usé physiquement et psychologiquement, mais sur une surface qui ne réussit normalement guère à l’Ibère, le dur en indoor.

Sur le double, la paire Verdasco-Lopez n’apporte en revanche que peu de garanties. Elle s’était faite gifler par le double tricolore, composé de Llodra et Tsonga à Cordoue (6-1/6-2/6-0), et n’a remporté qu’un match sur trois rencontres au total pour l’heure dans cette Coupe Davis 2011. Bref, s’il y a bien un point faible sur lequel les Argentins devront à tout prix insister, c’est le double où les Espagnols sont plus que prenables.

 

La sélection argentine sera composée de David Nalbandian, Ignacio Chela, Juan Monaco, Eduardo Schwank, et Juan Martin Del Potro en tête d’affiche. Le géant argentin a encore du mal à revenir au niveau qui était le sien en 2009, année de son triomphe à Flushing Meadows. Depuis, une blessure au poignet l’a isolé des terrains pendant 52 semaines, et son retour parmi les meilleurs n’est pas toujours évident. De plus, Del Potro est certainement à court de compétition, puisque son dernier match remonte au 4 Novembre, soit un mois complet. Une éternité à ce niveau, et une entrée en matière face à Nadal ou Ferrer ne sera pas une mince affaire. Nalbandian est dans la même situation, puisque le natif de Cordoba n’a pas disputé de match depuis fin octobre. Et n’a pas que 34 rencontres à son actif sur l’ensemble de la saison.

Le double argentin est à priori celui qui est le plus apte à rapporter un point à sa sélection, et amener encore plus de suspens à cette finale.

Cette sélection pourra en tout cas revendiquer une fraîcheur physique, qui aura bien entendu son importance dans cette finale. Tout comme l’état physique et mental de Nadal, qui on le sait, a énormément de mal à finir les saisons, et encore plus cette année. Ferrer a également disputer de nombreux matchs ces derniers temps. Et même si Ferrer est quasiment insensible aux longs marathons en fond de court, si lui et Nadal affrontent Juan Martin Del Potro ou David Nalbandian, ils devront être prêt à affronter un adversaire plus frais qu’eux, puisque les deux Argentins ont pu se reposer depuis un certain temps déjà.

 

La surface enfin aura son importance. On le sait, tous les joueurs professionnels de tennis espagnols sont formés dès leur plus jeune âge aux joutes sur terre battue, et connaissent tous les secrets de cette surface pour en tirer un avantage sur leurs adversaires. Nadal est un pur «terrien», et ses statistiques sur terre battue donnent le tournis. Il n’a ainsi perdu que 18 matchs sur terre battue, et détient le record de victoires successives sur cette surface avec 81 succès. Ferrer est également un joueur qui se plaît sur l’ocre, et il y obtient régulièrement ses meilleurs parcours.

Pour les Argentins, la donne n’est pas la même. Nalbandian et Del Potro ont obtenu leur meilleur résultat sur dur, en indoor. L’US Open pour Del Potro et Paris-Bercy pour Nalbandian. La terre battue ne leur est pas vraiment familière, et les Espagnols partent donc avec un sacré avantage.

 

La finale sera donc sans doute serrée, d’autant plus si Nadal venait à échouer dans sa «mission» de deux victoires sur ses deux simples. Même s’il est supérieur à ses adversaires sur terre battue, l’état de forme des différents joueurs et notamment argentins, est globalement méconnu, et ajoute une incertitude à cette finale.

 

Jérôme COLLIN

 

Auteur: Alex

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