Handball – Euro 2012 en Serbie : situation des sélections nationales

 
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Voilà, encore une compétition internationale de handball terminée. Cette fois-ci, vous en avez très surement entendu parler, pas de victoire française, malheureusement. Mais bon, j’ai quitté (le temps de cet article) mon poste de rédacteur football américain pour vous proposer un article sur l’ensemble des points forts et faiblesses de chaque équipe, cela à 6 mois des Jeux Olympiques de Londres. Je procéderai dans l’ordre des éliminations, en commençant par les 4èmes du tour préliminaire, puis les éliminés du tour principal et les demis-finalistes, puis les finalistes.

Les éliminés du tour préliminaire : Slovaquie, République Tchèque, Russie et Norvège.

Slovaquie :
Deux défaites contre la Pologne et le Danemark, ainsi qu’un nul face aux hôtes serbes, qui avaient cependant la qualification assurée. Toute jeune équipe, qui n’a débuté les compétitions internationales qu’en 2006, et qui a terminé 16ème en 2006 et 2008, elle ne pouvait espérer mieux. Une défense assez faible, avec 92 buts encaissés en 4 matchs, une attaque a peine plus rassurante avec uniquement 70 buts marqués, la sélection slovaque a encore du travail avant d’atteindre le top niveau. En ce qui concerne les joueurs, les seuls « connus » sont le gardien Stochl (Montpellier, 36ans) et Stranovsky (Barcelone, 26ans). Trop peu donc pour espérer passer un tour préliminaire d’Euro, même avec 3 places qualificatives.
Equipe à suivre, qui méritera surement beaucoup de considération d’ici quelques années.

Jicha sous les couleurs de Kiel

République Tchèque :
Débuter l’Euro par une victoire face aux ogres allemands, il n’y a rien de mieux. Cependant, la baisse de régime ne s’est pas fait attendre, et les tchèques ont enchaînés avec deux défaites (Suède et Macédoine). Avec une base arrière très solide composée notamment de Kubes et Jicha (THW Kiel), les tchèques auraient pu espérer mieux, surtout quand on voit la 3ème place décrochée par la Suède (1V,1N,1D). N’ayant jamais fait mieux que 6ème en 2006 lors de l’Euro, les tchèque n’arrivent pas à progresser au niveau continental. Cette année encore, ils finiront au mieux à la 12ème place, résultat d’autant plus décevant lorsque l’on regarder leur parcours. Battre les favoris du groupe et s’effondrer face aux deux autres équipes, les tchèques avaient toutes leurs chances… mais n’ont pas réussi à en saisir une !

Russie :
Il est loin le temps de la grande Russie, qui faisait trembler tous les parquets d’Europe et du monde. En ce qui concerne l’Euro, ils avaient décroché l’or en 1996, l’argent en 1994 et 2000, avec des joueurs dont les noms vous rappelleront quelques souvenirs : Lavrov (gardien), Grebnev, Kissiliev … Cette année, c’est Dibirov qui a mené l’armada russe. Malheureusement pour lui, l’équipe n’a su faire mieux qu’un nul (Hongrie) et deux défaites (France et Espagne) et 89buts encaissés. Même en gardant leur légendaire coach Maximov, il est temps que la Russie se remette en cause au niveau handballistique. Il faudra donc attendre quelques années avant que la Russie retrouve le très haut niveau international. Cette année encore, les russes n’ont été craints par personnes, pas même pas l’équipe de France diminuée.

Borge Lund

Norvège :
En commençant par une victoire contre la Slovénie, les norvégiens s’étaient accrochés à l’espoir d’une troisième place synonyme de qualification. En encaissant 87 buts, ils ne seront éliminés que à cause d’une défaite face à l’Islande (qui avait 2 défaites également). Avec leur principal atout offensif Börge Lund, vieillissant à 32ans, les norvégiens n’ont pas réussi à mettre en place en attaque constante. 32 buts marqués contre l’Islande, puis 20 face aux croates, c’est trop peu, même pour prétendre à une place d’honneur à cet Euro. Leur meilleur place reste donc la 6ème place en 2008. La Norvège reste la moins bonne des équipes scandinaves, et le restera surement encore quelques années. Incapables de peser dans les compétitions internationales, les norvégiens resteront les troubles fêtes durant les phases de groupes.

 

Maintenant, passons aux équipes qui sont arrivées au tour principal, et qui ont terminés 6èmes, 5èmes et 4èmes : Suède, France, Pologne, Islande, Allemagne et Hongrie.

Suède :
Qualifiés grâce à une victoire sur les tchèques, puis un match nul contre la Macédoine, les suédois n’ont pas réussi à peser sur le tour principal. En se qualifiant avec un seul petit point, les joueurs emmenés par Kim Anderson (THW Kiel) n’arriveront qu’à accrocher un nul face à la Pologne, puis des défaites contre la Serbie et le Danemark. Comme les russes, les suédois ont fait peur …Avec des joueurs comme Magnus Anderson, Staffan Olsson ou Stefan Lövgren, les suédois avaient réussi à glaner plusieurs titres : champions du monde, champions d’Europe, le dernier titre remonte cependant à 2002. Dans ce groupe 1 relevé, la mission était impossible pour les suédois avec un seul petit point, pas même la place de 3ème. Finalement, la Suède finira donc 6ème de son groupe, et devra patienter encore quelques années pour retrouver son age d’or.

Karabatic

France :
Beaucoup d’encore à déjà coulé sur les Experts. Comme toute grande équipe, la victoire ne peut être au rendez-vous tout le temps. En commençant par une défaite face à l’Espagne, avec un match raté d’Omeyer et Karabatic, habituels piliers de l’équipe, les français ne se relèveront pas. Une petite victoire contre la Russie leur assure la qualification, et une deuxième contre la Slovénie lors du tour principal feront renaître l’espoir dans le camp bleu. Après 40 minutes parfaites contre la Croatie, la bande de Fernandez s’écroulera, et ne pourra éviter le naufrage. Pour finir l’Euro, les français ne feront mieux qu’un nul contre l’Islande. La grosse interrogation reste donc à propos de l’Euro. Onesta saura-t-il remettre en place une équipe en 6 mois ? Faut-il garder les cadres (Dinart, Fernandez, Narcisse, Omeyer) ? Ou faut-il faire confiance à des jeunes ?
L’avenir nous donnera la réponse …

Krzysztof Lijewski

Pologne :
Après une courte défaite face aux hôtes serbes, la Pologne a réussi à battre la Slovaquie mais surtout le Danemark ! En finissant 2ème de son groupe de qualification, les polonais étaient bien placés pour enlever une des 3 premières places du groupe 1. Malheureusement pour eux, un nul face à la Suède puis une défaite face aux surprenants macédoniens les priveront de match de classement. Ils finiront cet euro en mettant un point d’honneur à battre l’Allemagne, et en la privant ainsi de demi-finale. Après plusieurs années de disette, les polonais reviennent sur le devant de la scène internationale, avec notamment une médaille d’argent aux mondiaux allemands de 2007. On était donc en droit d’attendre un beau parcours de la part de cette sélection. Bien emmenés par les frères Marcin et Krzystof Lijewski (Hambourg et Rhein-Neckar-Löwen), les polonais ont cependant parfois manqué de lucidité. Dommage, car cette belle équipe pouvait espérer mieux que cette 5ème place.

Islande :
Finalistes -malheureux- des derniers JO (2008), on attendait les islandais aux plus haut niveau en cette nouvelle année olympique. Cependant, dès le début de la compétition, les islandais ne paraissaient pas au mieux. Défaits par les croates et les slovènes, ils accrochent quand même une place qualificative grâce à une victoire sur la Norvège. Ils se montrèrent tout de même dangereux en battant sèchement les hongrois lors du deuxième tour, puis s’inclinèrent face aux Serbes et décrochèrent un nul face à la France. Malgré un Alexander Petersson (Rhein-Neckar-Löwen) des grands jours, la sélection islandaise ne pouvait faire aussi bien qu’en 2010 (bronze) et se contera d’une 5ème place du groupe 2. Portés par une nation entière (88% des islandais ont regardé la finale olympique de 2008), les islandais peuvent nous surprendre dans les compétitions à venir.

Pascal Hens

Allemagne :
Possédant l’un des championnat les plus relevés au monde, et habitués des phases finales des grandes compétitions, tout le monde attendait les allemands, emmenés par Pascal Hens et Uwe Gensheimer. Avec bon nombre de joueurs habitués des tournois européens en club, l’Allemagne faisait figure d’outsider. Bien qu’ayant commencé leur tournoi par une défaite (surprise) face aux tchèques, les allemands ont su se ressaisir pour battre suédois et macédoniens, et ainsi truster la première place de leur groupe. Lors du deuxième tour, une place de demi-finaliste leur était promise, mais c’était sans compter sur les polonais. Bien qu’éliminés, ils ont joué le jeu et ont éliminé les allemands, incapables de réagir. Ils n’accrocheront pas le match de qualification sur un coup du sort ! A égalité avec la Macédoine et la Pologne, c’est la différence globale qui compte (si il n’y avait eu que la Macédoine, ça aurait été la différence particulière et les allemands passaient). Les allemands sortent donc par la petite porte, et c’est tout un peuple de handball qui sort frustré de cet euro.

Hongrie :
Une petite victoire sur la France et deux matchs nuls, c’est ce qui a suffit aux hongrois pour passer le premier tour. Mais lors du tour principal, tout se compliqua. Défaites coup sur coup face aux islandais et slovènes, puis nul face à la Croatie, et c’est tout espoir de qualification qui s’envole. Malgré un effectif complet, composé en grande partie de joueurs évoluant au sein de leur pays, comme par exemple Ilyes (Veszprém) ou Puljezevics (gardien, Szeged), les hongrois n’ont pas réussi à enchaîner plusieurs matchs de qualité. Eux aussi éliminés par un goal average défavorable, ils ne feront mieux que cette 4ème place (7-8ème globale), et restent dans leur « moyenne ». En effet, la Hongrie n’a jamais fait mieux qu’une 6ème place (1998) lors d’un Euro. Cependant, avec un championnat en constante progression, il faut s’attendre à voir de plus en plus de clubs hongrois en EHF Champions League, et ainsi voir plus souvent la Hongrie dans les grandes compétitions internationales.

Passons maintenant aux équipes ayant eu accès aux matchs de classements : Croatie, Danemark, Espagne, Macédoine, Serbie et Slovénie, mais dans quel ordre ?

Gajic sous ses nouvelles couleurs (Montpellier)

6ème : Slovénie
Vices-champions d’Europe en 2006 (à domicile), les slovènes manquaient réellement de repères depuis 2008, en atteste cette 11ème place au dernier Euro. Dans un groupe D dominé par les croates, les slovènes ont réussi à s’en sortir avec une victoire sur le fil face à l’Islande. Deux défaites face aux français et espagnols coûtèrent à la Slovénie une place en demie-finale, mais au bénéfice d’une victoire sur les hongrois, les coéquipiers de Dragan Gajic (Montpellier) assurèrent la 3ème place de leur groupe. En match de classement, la Slovénie n’a jamais trouvé de solution et à toujours été menée par des macédoniens portés par la salle entière. Pour la Slovénie, l’opération reconstruction est en marche, rendez-vous dans quelques temps.

Lazarov, meilleur buteur de l'Euro

5ème : Macédoine
Quelle surprise !! Après un premier tour des plus compliqués, avec une défaite face aux allemands, un nul contre la suède et une victoire sur les tchèques, les macédoniens sont montés en puissance pour rattraper leur retard lors du tour principal. Des victoires sur la Pologne et la Serbie (déjà assurée de demi-finale) ont permis à cette équipe qui participait pour la 2ème fois (après 1998) à un Euro d’atteindre les matchs de classement. Avec des buts gardés par le gardien de Tremblay-en-France Petar Angelov, et une attaque dynamité par le buteur Kiril Lazarov (61buts au total, soit le nouveau record lors d’un Euro), les macédoniens ont été aussi épaulés par un public très chaud. Il faut dire qu’avec seulement 320km entre Skopje (capitale macédonienne) et Belgrade, les supporters étaient là comme chez eux. 5ème donc, la naissance d’un nouveau pays du handball, lui aussi venu tout droit d’ex-Yougoslavie.

4ème : Espagne
Après avoir dominé le groupe C du premier tour, en battant la France et la Russie, et décrochant le nul face à la Hongrie, la sélection ibérique s’était qualifiée en bonne posture pour la suite de la compétition. Lors du tour principal, les espagnols confirmaient leur première place en battant croates, islandais et slovènes, en se plaçant ainsi comme les favoris pour les demies finales. Cependant, avec aucune défaite à la clé, les espagnols se présentaient en demi avec un trop-plein de confiance. Bien que possédant un des tous meilleurs gardiens de la compétition – Hombrados – et efficaces en attaque avec notamment Raul Entrerrios (FC Barcelone), les espagnols n’ont pas réussi à faire mieux qu’aux mondiaux de 2011 (bronze). En effet, en échouant successivement face aux danois et aux croates, l’équipe menée par Valero Rivera -coach le plus titré au niveau international- ne fera pas mieux que cette 4ème place.

Cupic au tir

médaille de bronze : Croatie
Cette grande nation du hand avait fort à faire en Serbie, pays voisin et ex-ennemi. Equipe multi-titrée et emmenée par les stars de la petite balle Balic, Vori, Cupic, Duvnjak ou encore le gardien Alilovic, la Croatie se présentait avec la casquette de favorite. En écrasant le groupe D avec 3 victoires (Slovénie, Islande, Norvège), les croates se présentaient comme les orgres de 2012. Lors du tour principal, après un faux-pas face à l’Espagne, la Croatie remettait les pendules à l’heure en écrasant la France, puis en accrochant un nul face aux hongrois. En demi-finale, dans une Belgrade Arena chauffée à blanc et toute acquise à la cause serbe (seulement 100supporters croates avaient obtenu des places), les croates ont fait jeu égale avec leurs hôtes avant de craquer en deuxième mi temps. Ils sauvèrent tout de même leur euro en battant les espagnols et conquérir leur 4ème médaille continentale (2ème de bronze), mais échouent une fois de plus. Le titre continental reste le seul qu’il leur manque.

médaille d’argent : Serbie
En recevant cette compétition, les serbes étaient bien sûr annoncés comme des outsiders sérieux de cette compétition, en possédant des atouts non négligeable : Sesum (touché par un projectile lors de la demi-finale, Rhein-Neckar-Löwen), Ilic (Kiel) ou encore Stankovic (Créteil). En débutant la quinzaine par deux victoires face au Danemark et à la Pologne, puis en conservant la première place du groupe du tour principal, les serbes n’ont subi qu’une défaite (face à la Macédoine, alors qu’ils étaient déjà assurés de qualification). En demi-finale, la tâche s’annonçait plus compliquée, mais avec un gardien solide en la personne de Stanic, les serbes passèrent au dessus de l’obstacle croate. En finale, et face à une défense impeccablement bien cadenassée, les hôtes de la compétition n’ont jamais trouvé le moyen de faire douter le Danemark. La Serbie termine donc avec une médaille d’argent autour du cou, battant ainsi leur meilleure performance lors d’un Euro (bronze en 1996 en Espagne). Vont-ils confirmer ce résultat ? Ou était-ce le fait de jouer à domicile ?

Mikkel Hansen et sa rage de vaincre

Champions d’Europe : Danemark
En réalisant un premier tour désastreux (deux défaites contre serbes et polonais), les danois ont réalisé le parcours parfait lors du tour principal en battant Macédoine, Suède et Allemagne. Les danois avaient réalisé ce que les français ont été incapables de faire : se qualifier pour les demi-finale en ayant aucun point au début du tour principal. En demi-finale justement, les danois croisent la route de l’Espagne. Déjà Mikkel Hansen se distingue en inscrivant un coup-franc direct de toute beauté avant la pause, et permet ainsi à sa nation de se qualifier pour une finale. Tout s’annonce plus compliqué à Belgrade face aux hôtes de la compétition. Mais sous la houlette du coach Ulrik Wilbek, les danois ont su resserrer leur défense, et s’en remettre une fois de plus au diable d’Hansen devant (9buts lors de la finale, 59min44 sur le parquet). En encaissant seulement 19buts lors de cet ultime rencontre, les 21 buts marqués suffisaient amplement. Au passage, les 50% d’arrêt de Nikklas Landin ont très clairement porté le Danemark vers cette médaille d’or, amplement méritée ! Voilà donc le Danemark qualifiée automatiquement pour les Jeux Olympiques de Londres.

 

A chaque compétition son équipe-type et ses top-joueurs, voici donc les « meilleurs » joueurs de l’Euro 2012 :
Gardien :
Darko STANIC (Serbie)
Ailier gauche : Gudjon Valur SIGURDSSON (Islande)
Arrière gauche :
Mikkel HANSEN (Danemark)
Arrière central :
Uros ZORMAN (Slovénie)
Pivot :
Rene TOFT HANSEN (Danemark)
Arrière droit :
Marko KOPLJAR (Croatie)
Ailier droit :
Christian SPRENGER (Allemagne)

Meilleur buteur : Kiril LAZAROV (Macédoine)

Meilleur défenseur : Viran MORROS (Espagne)

Meilleur joueur (MVP) : Mormic ILIC (Serbie)

La joie danoise

Etienne

Auteur: Fan de sport

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