Ligue 1-26e journée: le fond du tableau à l’honneur

 
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Retour de votre rubrique après deux journées d’absence dues à quelques problèmes techniques. Pour cette 26e journée, presque tous les pronostics ont étés déjoués. Les gros jouaient contre les petits, accouchant de nombreuses surprises. A l’image de Montpellier à Dijon, Lyon à Nancy, Lille face à Auxerre ou encore Saint Etienne contre Evian, les mal classés ont aussi leur mot à dire dans la bataille pour le titre et les places européennes. Décryptage de cette nouvelle journée de championnat

Samedi:

Montpellier sur le fil

Tinhan permet à Montpellier de ramener un point

Privé de Giroud et de Belhanda, Montpellier se déplaçait à Dijon avec au moins l’espoir de rapporter le point du nul. Et ce fut bien plus difficile que prévu. Après une première période où les héraultais ont été sérieusement bousculés (frappe de Jovial à côté du but vide 28e). Au retour des vestiaires, le DFCO ne se relâche pas et ouvre logiquement le score par sa recrue phare du mercato hivernal, Gael Kakuta. Montpellier ne réagit pas ou que trop timidement, et Dijon passe à plusieurs reprises à côté du break. Finalement Utaka sonne la révolte en touchant le poteau à un quart d’heure de la fin, mais Dijon court-circuite bien le jeu montpelliérain. Et puis, comme un signe, Montpellier égalise par Tinhan, rentré en cours de jeu à la place d’un Camara très décevant. Montpellier ne mérite peut-être pas le point du nul, mais les hommes de René Girard peuvent voir le PSG les dépasser au classement en cas de victoire contre Ajaccio.

 

Lille, comme d’habitude…

Cetto, expulsé pour son premier match au Stadium Nord

Ca devait être un match facile, face à l’AJ Auxerre au fond du trou et un Laurent Fournier aux valises déjà prêtes avant le match, mais le LOSC a encore tout gaché après une partie pourtant largement maitrisée, puisque même l’expulsion de Cetto avant la pause n’a pas empêchée les lillois de marquer un second but par l’excellent Hazard. Face à des auxerrois regroupés en défense dès le début du match (Kapo en position d’arrière gauche face aux montées de Debuchy, Oliech qui ne dépasse que rarement le rond central…) les nordistes ont dominés la rencontre de bout en bout, à 10 minutes prêts. Hazard débloque la situation part un coup franc qui traverse la défense ajaiste, puis marquera un second but sur pénalty, malgré le fait que les dogues soient à 10 contre 11 depuis la fin de la première période. Comme un signe Le Tallec se fait même expulser à peine 10 minutes après son entrée en jeu pour une semelle sur Pedretti. Mais comme d’habitude, le LOSC s’écroule en fin de match, encaissant 2 buts largement évitables en 3 minutes. Sahar reprenant une passe en retrait d’Oliech devant une défense pire qu’attentiste, avant d’Hengbart n’égalise de la tête sur corner. Lille reste 3e mais doit s’inquiéter. Les joueurs de Rudi Garcia sont la meilleure équipe à l’extérieure, mais seulement 9e à domicile, et cela peut coûter cher lrs du bilan de fin de saison. (retrouvez dans le carton rouge une analyse plus poussée sur le syndrome de fin de match des lillois).

 

OL, OM et Sainté: même combat

On ne préfère pas imaginer la cote du combiné de ces 3 matchs: jouer les victoires de Nancy, d’Evian et de Toulouse aurait pu vous rapporter très gros, mais on doit bien l’avouer, personne n’imaginait un tel scénario avant les coups d’envoi de ces 3 matchs.

Lyon se déplace à Nancy après son match énorme face au PSG, avec le même 11 de départ, malgré le déplacement qui s’annonce périlleux à Nicosie en milieu de semaine. On va être tout de suite très clair, Lyon n’a pas existé à Nancy. Les lorrains n’ont pas non plus proposé un match grandiose, loin de là, mais les joueurs de Jean Fernandez ont étés réalistes, et Puygrenier, symbole des années européennes pas si lointaines de Nancy (Europa Ligue en 2008/2009), délivre Marcel Picot d’une tête puissante. Bakar terminera d’enterrer les lyonnais grâce à un superbe slalom face à Cissokho, Koné et Cris. Les joueurs de Rémi Garde n’ont cadrés qu’un tir de tout le match. Il va falloir montrer autre chose face à l’APOEL. Nancy se sort de la zone des relégables.

Marseille, peu séduisant, s’est également incliné face à un TFC sérieux et appliqué dans tous les secteurs du jeu. Abdennour a logiquement ouvert le score sur un corner conscédés après un gros arrêt de Mandanda sur une frappe de Didot. Aucun olympien n’a réussi à jouer comme à son habitude, en l’absence de Valbuena, Amalfitano et Cheyrou ont étés dominé au milieu par des toulousains physiques et volontaires (un triangle Capoue, Sissokho et Didot décisif) et les frères Ayew ainsi que Brandao n’ont pas existé. L’OM reste bien classé alors que Toulouse s’invite à la course pour l’Europe.

Deschamps peut avoir la mine des mauvais jours

Saint Etienne restait sur une série impressionnante (8 buts face à Rennes et Lorient) et malgré le nul concédé à Auxerre on pensait les verts largement capable de marcher sur les savoyards mal à l’aise loin de leurs bases (aucune victoire à l’extérieur avant le match).

Les stéphanois dominent la première mi-temps, mais Evian joue en contre et Mongongu prend le dessus sur Zouma et ouvre le score contre le cours du jeu (38e). Volontaires mais trop brouillons, les joueurs de Fabien Galthié ne trouvent pas la faille face à des joueurs d’Evian solides tactiquement et bons en contre (les frappes de Govou 68e, et de Poulsen 70e, ont toutes deux étés bien repoussées par Ruffier). Et à force de se lancer sans retenue devant, Saint Etienne s’est exposé aux contres et Kahlenberg se retrouve seul devant Ruffier et sert Sagbo, qui crucifie les verts. Evian a sorti le match idéal et Saint Etienne n’a plus marqué depuis 2 journées. Comme quoi le foot peut aller très vite

Aubameyang peu inspiré face à Andersen et Mongongu

les autres matchs

– Bordeaux accueillait Nice après une défaite à Montpellier. Les niçois ont été auteur d’un début de match parfait, avec un pénalty transformé par Monzon (18) et un but plein d’opportunisme (et un peu de chance) de Guié Guié. Résultat Bordeaux est mené de 2 buts à la pause. Le but de Planus n’y changera rien, Bordeaux s’incline face à Nice .

– Sochaux recevait Valenciennes et devait gagner pour garder espoir dans la course au maintien. Volontaires et appliqués, les lionceaux, privés de Martin et de Boudebouz (ce dernier sur le banc) encaissent un premier but assassin de Pujol à l’heure de jeu. Mais comme quoi le travail paie, Isimat Mirin marque contre son camp 10 minutes plus tard. Sochaux ne gagne pas mais ne perd pas, alros que VA s’installe en milieu de tableau

 

Pastore ouvre le score et Paris repasse devant

Dimanche: Paris repasse devant

Paris pouvait donc profiter du faux pas montpelliérain pour reprendre la place de leader. Et les joueurs de la capitale n’ont pas loupé le coche avec une large victoire 4-1. Bien lancée avec deux buts en 3 minutes de Pastore et Ménez, Paris se fera peur avec la réduction de Poulard juste avant la pause. Juste un écran de fumée pour les parisiens, qui alourdiront l’addition avec deux nouveaux buts signés Hoarau, qui rend la tâche de plus en plus difficile à Kévin Gameiro, et Nêne. Ajaccio n’a pas mal joué mais Paris était bien au dessus.

Du côté de Caen les supporters ont pu assisté à un bien triste match face à Brest. Rien à signaler dans une rencontre d’une pauvreté technique affligeante. Peur de la défaite ou simple méforme, on vous laisse juger mais les deux équipes sont encore loin d’être sauvées.

J’ai aimé

– le gros match d’Hazard et Debuchy, malgré le nul

– Le match sérieux d’Evian

– Le but de Bakar, tout en technique et en puissance

– Le collectif toulousain costaud face à l’OM, et surtout Abdennour, le meilleur toulousain depuis le début de saison

– Sochaux qui continue de se battre malgré les vents contraires

– Des niçois opportunistes à Bordeaux

– le quatuor parisien décisif face à Ajaccio

 

J’ai moins aimé

– Sans Giroud et Belhanda, Montpellier redevient une équipe moyenne.

– Lille et sa gestion catastrophique des fins de matchs

– On veut bien que la fatigue joue un rôle, mais Lyon a été transparent à Nancy

– Marseille franchement faiblard face à Toulouse

– Après Montpellier, Bordeaux déçoit à nouveau

– En cas d’insomnie, regardez Caen-Brest. Sommeil profond garanti

 

le carton rouge

Cette semaine on se pose des questions sur la gestion des fins de matchs des lillois. Encore une fois, les nordistes ont perdu leur avance de deux buts dans un laps de temps très court (4 minutes face à Auxerre) face à une équipe qui lutte pour le maintien. Largement dominateurs, les lillois déçoivent à domicile depuis le début de la saison.

Tout a commencé en février 2011. Le LOSC reçoit le PSV Eindhoven en seizième de finale aller d’Europa Ligue. Lille domine et mène 2-0 après la demi-heure de jeu. Il reste 10 minutes à jouer, et le score n’évolue pas et on imagine déjà aller en Hollande avec deux buts d’avance. Raté. Bouma réduit le score à la 83e avant que Toivonen ne marque un second but une minute plus tard. Lille perdra le retour 3-1 à Eindhoven.

Jusque là pas besoin de s’inquiéter puisque les lillois termineront la saison en boulet de canon et réaliseront le doublé coupe-championnat.

Pourtant la nouvelle saison démarrée, voilà le raté d’Eindhoven, que l’on pensait accidentel, se révèle chronique. Lille reçoit le CSKA Moscou et mène 2-0. Pourtant le CSKA marque 2 buts en à peine 15 minutes. 3 jours plus tard Lille reçoit Sochaux et mène 2 fois au score (1-0 puis 2-1) avant de voir Privat égaliser à nouveau à quelques minutes du terme. Encore une fois, 8e journée Lille reçoit Lorient et mène 1-0 après un match logiquement dominé. Pourtant Monnet Paquet égalise à la 93e. Et ça ne s’arrête pas là: Lille reçoit Nice en décembre et mène 4-3 après avoir été mené 3-2 dans un match fou. Pourtant Clerc égalise à la 94e. Dernier exemple en date avant l’épisode auxerrois: Lille joue contre Bordeaux et revient de nulle part après avoir été mené 4-1 à 4-4. Pourtant Obraniak donne la victoire aux bordelais à la 93e.

A quoi ce syndrome est du ? A un relâchement de la défense ? On peut être surpris de voir Chedjou revenir en trottinant sur un contre auxerrois hier… et c’est toujours étonnant de voir la passivité de la défense et les erreurs énormes de placement sur la plupart des buts. On ne doute pas un instant de la capacité de Rudi Garcia a trouver une solution à ce problème, mais il va falloir faire un véritable travail tactique voir psychologique pour remédier à un problème qui a déjà couté la qualification en ligue des champions et qui risque d’être problématique dans la course à l’Europe. Pour l’instant Lille est 3e avec 4 points d’avance sur Saint Etienne, mais on l’a déjà vu avec Marseille, Toulouse, Saint Etienne ou Bordeaux, les remontées et les bouleversements de situation sont légion dans cette édition de notre championnat. Attention donc à ne plus lâcher de points bêtement.

Ce graphique illustre parfaitement le problème actuel du LOSC. Il représente la répartition de l’ensemble des buts encaissés par le LOSC à domicile depuis le début de la saison, et ce toutes compétitions confondues (Ligue 1, ligue des champions et coupe de la ligue). On remarque que le dernier quart d’heure représente 34.80% des buts encaissés, alors qu’une moyenne « équitable » entre les quarts d’heure serait d’environ 16%. Et si l’on regroupe la dernière demi-heure, on remarque que celle-ci représente 56.5% des buts encaissés. Le LOSC a donc un vrai problème avec ses fins de match.

 

 

 

Auteur: Remi

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