NFL Review : AFC Nord (1/8)

 
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En NFL, la saison régulière ne dure que de septembre à février. Le Superbowl maintenant passé, nous entrons dans une longue phase : la post-saison. Comme vous avez pu le lire dans mon article-calendrier 2014, le prochain gros événement est la Draft, qui se tiendra début mai, et que nous aurons amplement le temps de couvrir. En attendant, Rémy et moi nous vous proposons un recap de la saison passée. Durant 4 semaines, vous aurez le droit à deux articles par semaines revenant sur l’année de chaque équipe. Dès maintenant, place à l’AFC Nord, composée des Ravens de Baltimore, des Bengals de Cincinnati, des Steelers de Pittsburgh et des Browns de Cleveland.

Classement :
1. Bengals . 11-5
2. Steelers . 8-8
3. Ravens . 8-8
4. Browns . 4-12

>>> Bengals de Cincinnati (11-5) : B-

The good :
En prenant rapidement les devants de la division, les Bengals ont détrôné les habituels leaders qu’étaient Ravens et Steelers. En battant par exemple les Patriots (week 5), les Packers (week 3) et même les Colts (week 14), les hommes de coach Marvin Lewis ont prouvé de quoi ils étaient capables. Avec plus de 4000y à la passe, Andy Dalton s’impose enfin comme un QB « correct » : il atteint pour la première fois la barre des 30 TD (33), mais cumule aussi 20 interceptions. Cependant, il a été très bien aidé par son jeu au sol, avec RBs Green-Ellis et le rookie Bernard. La grosse satisfaction de l’année vient de la défense, avec une excellente saison de LB Vontaze Burfict, bien épaulé par LB Ray Maualuga, mais également par CB Adam Jones (3 int).

The bad :
James Harrison. Clairement. Après 10 saisons à faire les beaux jours de la franchise rivale, les Steelers, Harrison a voulu changer d’air. En faisant le « show » lors de la série d’août Hard Knocks, on pouvait s’attendre à mieux de la part du quintuple pro-bowler. En démarrant 10 des 15 matchs aux quels il a participé, Harrison n’a cumulé que 30 plaquages (contre 70 en 13 matchs l’an passé) pour une seule interception. Repositionné dans une défense 4-3 (Pittsburgh évoluait en 3-4), l’ex-non drafté n’a pas su s’adapter assez rapidement aux plans de jeu de sa nouvelle franchise. Avec seulement 2 sacks cette saison, Harrison devra prouver qu’il vaut mieux, ou son back-up le rookie Jayson DiManche pourrait le pousser vers la retraite …

The ugly :
20 interceptions pour Dalton, c’est trop. Derrière AJ Green et ses 1426 yards à la réceptions, les receveurs de talents ne se bousculent pas. Marvin Jones et Mohammed Sanu tente d’exister, quand TE Tyler Eifert (rookie) n’arrive même pas à 500 y. Reste l’éternelle question : sont-ce les receveurs qui ne sont pas au niveau ? Ou Dalton fait-il les mauvais choix en privilégiant trop souvent Green ? Le (seul) match de playoffs de la saison résume parfaitement l’état des lieux de la défense de Cinci : trop peu de passes complétées (29/51), un AJ Green très bien couvert (3 réceptions), et Dalton obligé de forcer son jeu en lançant 2 INT (pour 1TD). Ajoutez à cela un OL pas sûre d’elle, qui subit 3 sacks sur ce fameux matchs, et les Bengals concluent une saison chaotique par une défaite décevante.

bengals

L’image de la saison :

Il s’agit de deux captures d’écran de la série Hard Knocks diffusée au mois d’août dernier et tournée durant les Trainings Camps des Bengals. A gauche, Harrison se distingue d’un magnifique geste : il expliquera ensuite qu’il ne supporte pas cette production, des joueurs se battant pour entrer dans ces vestiaires, et les journalistes y accédant sans soucis. A droite, Bill Polian est un analyste NFL, ancien General Manager des Bills et des Colts : il a bien remarqué TE Eifert, et le trouve intelligent.
Soyez-en sûr, Harrison et Eifert marquerons de leur empreinte la prochaine saison des Bengals.

>>> Pittsburgh de Steelers : C+

The good :

Franchise historiquement hermétique en défense et ayant une attaque essentiellement basée au sol, les Steelers sont en pleine mutation. Malgré les volontés du président Art Rooney II à conserver cette philosophie de jeu, Ben Roethlisberger a, par son talent, contribué au développement du jeu aérien. Et le joueur le plus en vue cette saison a été WR Antonio Brown. Avec 110 réceptions et s’approchant de la barre des 1500y (1499), le jeune receveur (24 ans) est devenu une pièce incontournable de l’attaque de Pittsburgh. Egalement aligné en tant que punt returner, Brown en a profité pour cumuler 409 yards en 32 retours, pour 1TD (de 67 yards). Nommé au Pro Bowl, et élu MVP de l’équipe par ses pairs, Brown a battu quelques records : celui de Thigpen (plus de yards sur une saison, record datant de 1997), il devient le seul joueur de la NFL (avec Jimmy Smith) à catcher au moins 5 balles lors de chaque match de saison régulière. Il a donc signé là la plus belle saison d’un receveur de Pittsburgh.

The bad :

Quand je vous dis que la franchise est en mutation … La défense arrive dans cette catégorie ! Malgré quelques changements, cette escouade est toujours vieillissante (Clark a 34 ans, Taylor 33 et Polamalu 32), et n’est plus aussi décisive qu’auparavant. En infligeant seulement 34 sacks aux QBs adverses (pendant que Roethlisberger en subit 43), les Steelers n’arrivent plus à mettre une pression sans faille sur les attaques adverses. De plus, les turnovers ne sont également pas au rendez-vous : seulement 16 fumbles forcés et 10 interceptions (BigBen en a lancé 14) pour 3 remontées pour TD (Allen, Polamalu, Gay). Dans cette défense, beaucoup de changements devraient intervenir avant août. Polamalu et Clark sont sujets à des restructurations de contrats, Woodley devrait mettre un terme à sa carrière, et un ou deux rookies devraient venir étoffer les rangs.

The ugly :

Tout le début de saison. En démarrant cette saison régulière avec 4 défaites (Titans, Bengals, Bears et Vikings), les Steelers ont enfin gagné face aux Jets (en week 6, après la bye week). Cependant, ils ont continué à alterner le très bon (victoire 19-16 sur les Ravens), et le très très mauvais (défaite 18-21 vs. Oakland, 55-31 vs. Patriots), ce qui leur a donné une fiche de 2-6. Alors que tout le monde les croyait bon pour un top5 de Draft, le tournant de la saison est arrivé en week 10, face aux Bills. Une victoire rassurante, et une fin de saison à 6-2 (défaites vs. Ravens et Dolphins, avec des victoires face aux Bengals, Packers et Lions par exemple). Les Steelers ont vraiment gâché leur saison, avec ce début catastrophique. Coach Mike Tomlin a du trouver une solution en pleine saison, et l’entente (enfin) trouvée entre QB Roethlisberger et OC Todd Halley en est pour quelque chose.

L’image de la saison :

Sans titre 1Les Steelers finissent à 8-8 en ayant été à 6-8. Les Playoffs ? Toutes les conditions étaient réunies pour une qualification : deux victoires Steelers, deux défaites Ravens, deux défaites Bengals. Toutes ? non ! Il fallait au moins une défaite Chargers. Week 17, Chargers-Chiefs. Egalité parfaite, les Chiefs ont un FG à tenter alors que le temps est expiré. Tentative de 31y : ratée. En overtime, les Chargers l’emportent et prennent la place de Pittsburgh. Retour sur le FG en image : 7 joueurs de SD sont du même côté du ballon, ce qui est interdit (limité à 6 pour protéger les joueurs). L’arbitre aurait du jeter un flag, 5 y de pénalité, nouvelle tentative. A 26y, la probabilité d’inscrire ce fameux FG était importante. Et si ….

>>> Ravens de Baltimore : C-

The good :

Malgré le titre de champion décroché l’année dernière, et donc le 32ème pick de chaque tour de Draft, les rookie de Baltimore ont sur parfaitement s’intégrer et ont fait du bien à la franchise. Commençons par le first pick, FS Matt Elam, qui avait la tache compliquée de remplacer Ed Reed. En cumulant 77 plaquages et 1 interceptions, Matt Elam est loin du niveau de son prédécesseur, mais peut être fier de sa première saison NFL, avec également 3 passes défendues. Les Ravens ont également frappé fort en signant WR Marlon Brown, WR non drafté, qui a cumulé 524 y en 12 matchs débutés, pour 7 TD. Il arrive à point nommé comme nouvelle cible pour Flacco. Ajoutez à cela les rookies ILB Arthur Brown (back up de McClain, 15 plaquages, 0.5 sack et 1 fumble forcé) et DE Brandon Williams (back up de Jones, 6 plaquages et 1 sack), futurs grands d’une défense en mal de repères.

The bad :

Lorsqu’on sort d’un Superbowl gagné, on peut avoir la grosse tête. Est-ce que QB Flacco fait partie de cette catégorie de joueurs ? Après 5 saisons à Baltimore, le QB tant critiqué avait enfin conquis une bague de champions et s’annonçait comme un « elite-QB ». Cette saison 2013-2014 l’a fait redescendre sur la terre ferme. En cumulant son meilleur total de yards sur une saison (3 912y), il est arrivé à son moins bon ratio de completion (59% contre 63.1 en 2009), et a, pour la première fois de sa carrière, lancé plus d’interceptions que de TD (22 contre 19). En ayant un total de 22TD pour 10INT l’an passé, cette saison est totalement décevante pour le joueur venant de Delaware. 18ème attaque à la passe, les Ravens n’ont pas pu se reposer sur le jeu au sol : avec 83.0 yards de moyenne au sol (par Rice et Pierce), les Ravens pointe à la 30ème place des yards courus.

The ugly :

Une attaque peut être en berne, la défense doit prendre le relais. L’attaque était dans la catégorie the bad, la défense se retrouve ici. Orphelins de LB Ray Lewis (retraire) et FS Ed Reed (transféré aux Texans, maintenant chez les Jets), l’escouade défensive n’a pas réussi à survivre sans les deux ex-leaders. Habitués à truster le haut des classements défensifs, les Ravens se retrouvent 12èmes dans toutes les catégories : points encaissés, yards à la passe encaissés, yards à la course encaissés, et total de yards encaissés. Auparavant craints par les escouades offensives adverses, les Ravens ne représentent plus cette muraille infranchissable : 41 points encaissés face aux Patriots, 34 face aux Bengals et 24 face aux Browns par exemple. Malgré la bonne intégration des rookies, il faudra retrouver de l’efficacité pour faire douter l’adversaire. Comme les Steelers, les Ravens interceptent moins que leurs adversaires (16 à 23) et sackent moins (40 contre 48). De toute urgence, il faudra régler ce problème défensif pour revoir un jour le Superbowl.

L’image de la saison :

def ravens

Saison 2013. Week 1. Ravens @Broncos. La fin d’un règne pour les champions sortants : première fois depuis le 27 novembre 2005 que ni Ed Reed, ni Ray Lewis est sur le terrain pour un match des Ravens. Résultat ? Manning lance parfaitement sa saison en égalisant le nombre de TD lancés en un match : 7 (ce que personne n’avait fait depuis Joe Kapp, le 28 septembre 1969).

>>> Browns de Cleveland : E

The good :

Si il y a une chose (au moins une) qui a bien fonctionné cette année, c’est bien le jeu vers WR Josh Gordon. Sélectionné à la Draft supplémentaire (sélection des joueurs non draftés où les équipes mettent en jeu un des tours de l’année suivante) en 2012, le jeune receveur (né en 91) s’est parfaitement fondu dans l’effectif, et est devenu la cible prioritaire des QBs de l’équipe (Campbell, Weeden, Hoyer). En cumulant 9 TD, et surtout 1 646 yards à la réception, Gordon est devenu l’un des receveurs les plus surveillés de la ligue. Sélectionné au Pro Bowl cette année, seul TE Jordan Cameron arrive à survivre dans cette escouade offensive (917 yards, 7TD). Le soucis quand on a une cible principale comme ça (comme Calvin Johnson, Dez Bryant ou encore Larry Fitzgerald), c’est si elle se blesse : déjà que les Browns sont loin d’être au top en attaque (27ème en terme de points marqués), il ne faudrait pas que Gordon loupe sa prochaine saison : mis à part le WR et TE Cameron, le 3ème meilleur receveur est … Chris Ogbonnaya, le RB. Bref, l’attaque des Browns reste un gros chantier, même si Gordon sort du lot.

The bad :

Encore une fois, on va se pencher sur l’attaque des Browns, et en particulier sur un joueur « qui n’aurait pas du être là » : RB Willis McGahee. Après 4 saisons chez les Bills, 4 chez les Ravens et 2 chez les Broncos, McGahee a atterri à Cleveland. Cependant, la réussite n’a pas été au rendez-vous. En ne commençant que 6 matchs cette saison, et en participant à seulement 12 rencontres, McGahee est resté à moins de 500y pour la deuxième fois de sa carrière seulement (377 yards). Avec 2 TD inscrit, l’expérimenté RB est loin de son efficacité de la saison 2009 (12 TD) ou 2004 (1 128y 13TD). Pour sa 11ème saison, son travail ne lui a pas été facilité : une OL pas toujours où il faut, des playcall douteux, un score très rarement à l’avantage des Browns, un QB jamais trop sur de lui. McGahee est simplement à l’image de l’attaque de Cleveland : du potentiel mais pas beaucoup de résultat. Il n’aura pas réussi, à l’instar de Josh Gordon, à tirer cette escouade vers le haut. Rappelons tout de même que les Browns ont échangé RB Trent Richardson (458y 3TD) contre le premier tour de la prochaine Draft des Colts (pick 26).

The ugly :

Depuis quelques années, les Browns trustent cette 4ème place de l’AFC Nord. Donc depuis quelques années, les Browns sont « bien placés » dans la Draft annuelle. Jetons un coup d’oeil sur les performances des derniers « 1st round pick » des Browns. L’année dernière, c’est OLB Barkevious Mingo qui a rejoint la franchise, et il a cumulé 42 plaquages pour 5 sacks. On est loin des records de cette saison, mais le rookie s’en sort plutôt bien. En 2012, les Browns avaient sélectionné Trent Richardon (malgré sa belle première saison, il a été échangé) et QB Bradon Weeden : 1731y lancés cette saison, pour 9TD et 9INT, il y a mieux ! Remontons encore un peu, et on trouve CB Joe Haden. Considéré comme l’un des meilleurs prospects de la Draft 2010, Haden n’a jamais été à la hauteur des attentes placées en lui : 234 plaquages; 2 sacks, 13 interceptions, 3 fumbles forcés … en 4 saisons ! Bref, la Draft peut être une mine de talents quand on sait les utiliser, mais les Browns ont un gros problème de ce côté là !

L’image de la saison :

Gordon probowlAvec seulement 4 victoires au compteur, la saison des Browns a été pauvre. Pour mettre un peu de baume au coeur des fans de Cleveland, petite photo sympa du Pro Bowl : Monsieur Fitzgerald qui félicité Josh Gordon après un TD. Plus qu’une photo, cette image est simplement symbolique : 8 ans d’écart entre ces deux joueurs, mais surtout du respect mutuel, et deux joueurs qui ont marqué et marqueront l’histoire de la NFL à coup sûr.

Auteur: Alex

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