Retour sur le Super Bowl XLIX

Patriots trophée 2015
 
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Pour ce 49ème Super Bowl, nous nous sommes régalés, il faut dire ce qui est. Les Seahawks allaient-ils réaliser le fameux « back-to-back », ou les Patriots allaient-ils s’emparer de leur 4ème bague de champion ?
Exit le traditionnel résumé de la rencontre, que tout le monde a plus ou moins suivi, nous allons nous pencher sur des points précis du match, et notamment la si controversée dernière action de Seattle.

Pour faire un bon QB, il faut … des bons receveurs !

On parle souvent du ratio QB, du nombre de TD lancés ou du nombre d’interception, mais un bon QB ne peut briller sans un corps de receveur homogène et de bon niveau. En complétant 37 passes, Tom Brady a battu le record de passes complétées lors d’un Super Bowl, et a remis la Legion of Boom si crainte au rang de défense « lambda ». En trouvant 4 receveurs différents dans la end-zone, Bellichick a prouvé qu’il savait appeler des jeux « logiques » et que l’attaque des Patriots ne se résumaient pas à la connexion Brady – Gronkowski.
Parfois utilisé en tant que vrai Tight-End, parfois aligné comme receveur extérieur face à un CB plus petit et léger, le meilleur Tight-End de la ligue s’est fait oublier avant de briller. Avec 68yards en 6 réceptions (sur 10 passes lui étant adressées) et un TD, le comeback de l’année a justifié tous les superlatifs employés à son égard.
Cependant, le Gronk’ a été éclipsé par deux joueurs : un WR et un RB.
En ce qui concerne le WR, vous l’aurez deviné, il s’agit de Julian Edelman. En catchant 9 des 12 passes que Brady lui a lancé, pour cumuler 109 yards et catcher le fameux « TD de la victoire ». Souvent critiqué par le passé, et utilisé comme remplacent de luxe (derrière Hernandez et Branch notamment à une époque), Edelman répond à ses détracteurs de la meilleure des manières.
BradyWilsonSBMalgré une piètre prestation au sol (seulement 13 yards), RB Shane Vereen a été une des pièces maîtresses de l’attaque de Bellichick. Utilisé comme cible de « sécurité », il a cumulé 11 catchs (sur 12 passes), pour une moyenne de 5.8 yards par réception. Victime de sa « non-utilisation » au sol (Blount a cumulé 40 des 57 yards de la franchise dimanche soir), ainsi qu’en end-zone, Vereen n’a pas eu la possibilité de rentrer dans la course au titre de MVP de la finale, mais il s’en est fallu de peu !

Du côté des Seahawks, les conclusions sont bien plus rapidement tirées : seulement 12 passes complétées par Wilson (pour 20 tentatives), et une domination excessive d’un rookie à la réception : Chris Matthews. Le jeune receveur a relayé Doug Baldwin au rang de roue de secours (1 réception pour 3yards, 1TD) et a fait oublier la machine à interceptions (cf. la finale NFC…) Jermaine Kearse (45yards en 3 catchs). En battant son face à face Arrigton a chaque tentative, le rookie-undrafté-signé-puis-relaché-par-les-Browns-qui-a-fait-ses-classes-en-CFL a montré tout son talent à la NFL.

Un Comeback historique :

10 points, en NFL, ça reste un écart minime : en deux possession, l’écart peut être résilié et même dépassé. Cependant, au Super Bowl, il s’agit du plus gros déficit jamais comblé, et ce seulement deux fois depuis la création de l’événement : par Washington lors du Super Bowl XXII (menés 0-10, ils l’ont emporté 42-10), et par les Saints en 2010 (les Colts menaient 10-0 avant de s’incliner 17-31).

Pour favoriser ce comeback, les Seahawks ont tout simplement déjoué après leur ultime TD, inscrit alors qu’il restait 5 minutes dans le QT3.
Après le drive ayant mené au dernier TD, voilà la liste des « performances » offensives des champions en titre :
4 possessions, conclues 3 fois par des punt et une fois par une interception, pour un total de 17 snaps seulement et 111 petits yards, pour un temps de possession de 7’51 » (sur 20′ de jeu), tout ça en possédant l’un des meilleurs coureurs de la NFL, Marshawn Lynch.

De plus, jetons un oeil aux 3 drives réalisés par Seattle avant que les Patriots ne prennent la tête : 10 jeux, dont 6 jeux de passe, alors que tous les fans de New-England tremblent à chaque fois que Lynch prend la balle en main, craignant un plaquage raté de Wilfork ou Hightower, sans oublier la précieuse capacité de Wilson a pouvoir couvrir des yards balle en main.

Et puis vint l’ultime snap …

Après avoir récupéré la balle sur l’engagement des Patriots, alors qu’il reste 2’02 » à l’horloge et 80 yards à parcourir, Wilson semble retrouver son bras (passes pour Lynch sur 31 yards, Lockette pour 11 yards et Kearse pour 33 yards), voilà que Carroll pose son avant-dernier temps-mort à 1’06 » du terme, alors que Seattle a la balle à 5 yards de la terre promise.
Sur le jeu suivant, Lynch va réussir à avancer au sol sur 4 yards, et donc placer l’attaque à 1 yards de l’en-but.
Alors qu’il lui reste 2 temps-morts, Bellichick ne sourcille pas et laisse l’horloge s’écouler …
Les Seahawks s’alignent donc avec 3 receveurs (un sloat petit côté, et deux sloats grand côté) et RB Lynch a côté de Wilson, placé en shotgun.
Du côté de la défense des Patriots, 7 joueurs sont alignés face à la OL adverse (pour mettre la pression sur le QB ou en simple leur), chaque receveur est couvert en man-to-man et un free safety est en couverture dans la end-zone.

SBxlixFIN

Jetons un oeil en image lors du choix de Wilson : entourés de rouge, les 4 cibles du QB sont prises, et Kearse sert simplement d’écran à Lockette (qui était aligné sur son extérieur). Le choix de Wilson est donc totalement logique, et Lockette était bien le premier choix : un receveur expérimenté, aux mains sûres (sans être Dez Bryant …) aligné face à un rookie qui compte aucune interception et qui est gêné par le bloc de Kearse …

La suite, vous la connaissez … Une interception du rookie, qui fait d’ailleurs l’erreur de la remonter pour sortir de la end-zone, au lieu de « subir » le touchback, et le Super Bowl est perdu pour les Seahawks.

Revenons sur le choix du jeu : avec seulement 25 secondes au chronomètre au moment du snap, le temps est compté pour les Seahawks. Si ils choisissent la course, la ligne défensive composée de 7 joueurs risque bien de réaliser un plaquage pour perte, et l’attaque se serait retrouvée à 4 ou 5 yards de la end-zone, avec un chronomètre environ à 18 secondes, et l’obligation de poser un temps-mort pour l’arrêter … C’est à dire laisser le temps à la défense de se replacer tranquillement.
En choisissant la passe, Carroll imagine deux issues : Lockette catche tranquillement la balle dans la end-zone et offre le back-to-back aux siens, ou il laisse échapper le cuir et le chronomètre s’arrête, laissant aux Seahawks une 3ème & 1… Malheureusement pour eux, Butler a surgi de l’ombre pour réaliser le plus beau jeu de sa jeune carrière !

Petite dédicace :

Le Super Bowl est l’occasion pour les médias généralistes français de souligner une fois de plus la démesure américaine, et de parler également du show de la mi-temps (assuré cette année par Katy Perry). Cependant, ils ne s’arrêtent pas là et parlent quand même (un peu) du match, en citant généralement le vainqueur.
Pour 99% des médias, ça reste une image de 5 secondes placée en fin de journal, avant d’annoncer la bourse, et ça passe « comme une lettre à la poste ».
Cependant, ayant veillé toute la nuit devant le match, TF1 et Jean-Pierre Pernaut sont surement fans des Seahawks et n’acceptent pas la défaite : ils annoncent une victoire de Seattle, et ce « pour la quatrième fois consécutive », lors du journal de 13h.

Alors, les fans des Seahawks, pourquoi êtes-vous tristes ? Première franchise à réaliser le back-to-back-to-back-to-back, c’est quand même fort !

Jean-Pierre-Pernaut

Et maintenant ?

Pour les joueurs, le repos est de mise, jusqu’à la reprise des camps d’entraînement en avril généralement.

Pour les staffs, la off-saison ne fait que commencer …. observation des universitaires se présentant à la Draft, NFL scouting Combine du 17 au 23 février, puis Draft à partir du 30 avril, l’attente avant le prochain vrai match de football sera un peu moins longue.

D’ailleurs, vous pouvez suivre toute l’actualité de la NFL sur notre page facebook !

HOMMAGE :

Les Ours de Toulouse viennent de communiquer via leur site web le décès de Yoann L., joueur évoluant en junior, survenu suite à un accident lors du match à Pessac.
Toute la rédaction de Vive Le Sport se joint à moi pour adresser nos condoléances à la famille de Yoann, à ses proches, à ses coéquipiers, ainsi qu’au club de Toulouse.

YoannOurs

Auteur: Alex

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